Diagnostic agraire

Deux étudiants d’Agroparis Tech ont réalisé un diagnostic agraire de la vallée du Dropt dans le cadre de leur stage de fin d’études en Mars 2024. Cécile Kraft et Ange Roudergue ont réalisé une étude de la vallée du Dropt entre Eymet et Monségur dans le cadre d’un partenariat entre Epidropt et la chambre régionale d’agriculture. Ce travail leur a permis de se façonner une compréhension globale et systématique du territoire, de son agriculture et de ses évolutions.

Zone d’étude : Eymet à Monségur

Contraints par la durée de leur stage de 6 mois, les deux étudiants ont délimité leur zone d’étude entre Eymet et Monségur. Dans cette zone, le territoire présente une occupation du sol et des paysages diversifiés, et s’étend sur les trois départements, ce qui permet à cette étude d’être globalement représentative de l’ensemble du bassin versant.

Histoire agraire : la vallée du Dropt entre le début du XXème siècle et aujourd’hui

Pour retracer l’évolution de l’agriculture de la première moitié du XXème siècle à nos jours sur la zone d’étude, Ange R et Cécile K. sont allés à la rencontre des agricultrices et agriculteurs retraités de la vallée. Au total, ce sont 38 enquêtes historiques qui ont été menées et complétées par une étude bibliographique et statistique.

Grâce à ces entretiens et à leur étude bibliographique, ils ont pu déterminer que le développement de l’irrigation s’est opéré à partir de l’après-guerre, débutant par l’aménagement de petites mares dans le fond de la vallée pour la culture du tabac et le maraîchage. Progressivement, ces mares sont devenues des retenues plus importantes, l’irrigation grandissant au fur et à mesure des progrès technologiques en matière d’équipement. L’accès à l’eau permet aux agriculteurs et aux agricultrices accroître leur niveau de production. La création des retenues de réalimentation en 1990 sécurise l’accès à la ressource en eau durant la période d’étiage.

Le paysage de la vallée change progressivement, passant d’un pays aux petites exploitations de polyculture-élevage, aux étages agro écologiques que nous connaissons aujourd’hui représentés dans le schéma suivant

Pour retracer l’évolution des exploitations et définir les systèmes de production d’aujourd’hui, 52 enquêtes technico-économiques ont été réalisées auprès d’agriculteurs et d’agricultrices, d’organismes agricoles ainsi que de nouvelles données issues de la recherche bibliographique et statistique. Ainsi, 14 systèmes de production ont été modélisés:

Ces différents systèmes de production ont été par la suite analysés sur le plan économique.

L’analyse de ces systèmes de production permet de modéliser les revenus par actif en fonction de chaque système mais aussi la Valeur Ajouté nette par actif .

Deux représentations sont alors modélisées pour le bassin versant, avec une fourchette de revenu en année moyenne (année de référence 2023 sur la base de l’évolution du prix des grandes cultures en valeurs réelles et des moyens de production en base 100) et avec une fourchette de revenu en année basse (année de référence 2020 sur la base de l’évolution du prix des grandes cultures en valeurs réelles et des moyens de production en base 100).

Les graphiques et l’analyse complète de ces modélisations sont disponibles dans le rapport final, disponible en bas de page.

En définitive, il ressort de l’analyse de ces systèmes que :

  • Les produits sous appellations offrent la possibilité d’accroitre le revenu des exploitants
  • L’irrigation est indispensable au fonctionnement d’un nombre important de système de production, avec une importante variabilité dans les volumes d’eau
  • L’irrigation apporte une sécurisation des revenus face aux aléas climatiques et maintien des exploitations de plus petites tailles
  • la combinaison de cultures et d’élevages sur des étages agro écologiques hétérogènes permet d’atteindre un bon niveau de production sur l’ensemble du bassin versant.

Retrouvez le rapport et la présentation complète du diagnostic agraire, consultables et téléchargeables ci dessous :