Gestion des milieux aquatiques et zones humides

Le bassin du Dropt se caractérise par la richesse de son « chevelu » hydrographique. L’aménagement des cours d’eau, la présence des lacs de réalimentation, les moulins et leurs seuils, modifient la vie et le fonctionnement des milieux aquatiques.

Les berges et lits du Dropt

Les berges du Dropt sont généralement abruptes et hautes. Majoritairement argilo-limoneuses, elles sont constituées d’alluvions sableuses sur le cours aval, avant de présenter un caractère vaseux à proximité de la Garonne.

Le diagnostic de 2007 met en évidence un état variable de la ripisylve. De manière générale, la ripisylve est en plus mauvais état sur la partie aval, où la pression des activités riveraines est plus importante à proximité du Dropt (notamment la populiculture). Depuis 2007, les syndicats de rivières adhérents à Epidropt se sont engagés dans des travaux d’entretien et de restauration de la ripisylve sur le Dropt et ses affluents.

Ces travaux répondent aux objectifs suivants :

  • Gérer et préserver la diversité de la végétation rivulaire (ripisylve) en place, afin de conserver l’ensemble des fonctions qu’elle remplit (stabilité des berges, intérêt paysager, diversité biologique, effet brise vent, filtre, régulateur de température,…),
  • limiter les érosions sur les berges et les effets des crues,
  • préserver la diversité de la faune et de la flore présente sur le bassin versant,
  • réduire les apports de bois mort,
  • améliorer les conditions d’écoulement des eaux (enlèvement d’embâcles) tout en préservant au maximum la diversité du milieu (lit mineur, berge, faciès d’écoulement…).

La plantation est une méthode de protection de berge naturelle applicable à l’intégrité des talus de berge. Elle peut être employée seule ou en association, notamment avec les techniques de génie biologique.

L’objectif à atteindre est une colonisation à moyen terme des sols par un tissu racinaire explorant et protégeant au mieux les différentes couches des sols de berge. Les plantations auront aussi pour buts le respect d’une certaine diversité biologique et l’atténuation des variations thermiques.

Les ouvrages hydrauliques

La présence d’ouvrages conduit à une fragmentation des milieux aquatiques impactant notamment la circulation des poissons grands migrateurs, ainsi que d’autres espèces piscicoles ayant besoin de pouvoir se déplacer afin d’assurer la totalité de leur cycle biologique (reproduction – alimentation – croissance). La modification des conditions d’écoulement des eaux transforme également des milieux courants en milieux d’eaux calmes, entrainant un changement d’habitat et par conséquent une modification fréquente des peuplements piscicoles. Les barrages représentent également des obstacles au transport sédimentaire favorisant le stockage de polluants dans les sédiments fins.

Afin de pallier à ces problèmes, il peut être proposé :

  • D’aménager de façon à réduire les impacts ou effacer des ouvrages transversaux qui ne sont pas liés à une activité économique ou un usage,
  • D’équiper des ouvrages en passes à poissons afin d’assurer une continuité sur le bassin et reconquérir des zones de reproduction et de croissance (étude sur la continuité écologique en cours sur le Dropt domanial),
  • Poursuivre la gestion coordonnée des ouvrages en période hivernale (ouverture des vannages).

Le syndicat mixte du Dropt aval s’est engagé dans plusieurs travaux de ce type, comme l’abaissement du seuil à Labarthe et la création d’une passe à poissons à Casseuil et à Bagas.

Les zones humides

D’après l’article L211-1 du Code de l’environnement, « on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

La loi sur l’eau de 1992 fait des zones humides des espaces qui répondent à « l’intérêt général » et met en évidence une nécessité de préserver ces milieux. Ainsi, on retrouve cette nécessité dans le SAGE Dropt, puisque la troisième règle de cet outil de gestion est : « Protéger les zones humides ».

Les zones humides du bassin versant du Dropt représentent une faible superficie. Sur les départements où les inventaires ont été menés (Dordogne et Lot-et-Garonne), elles occupent à peine 2,5 % de ce territoire. Un inventaire des zones humides est en cours sur le territoire, de manière à affiner notre connaissance de ces milieux sur le bassin versant du Dropt.

  • Quelques espèces protégées et caractéristiques des zones humides présentes sur le territoire :

A l’échelle nationale, leur déclin a été démontré avec des phénomènes de destruction et de dégradation qui perdurent encore aujourd’hui, en dépit de la prise de conscience de la valeur de ces milieux. Les zones humides présentent un intérêt majeur, de par leur aspect patrimonial et fonctionnel. Bien que certaines soient d’ores et déjà répertoriées (ZNIEFF, Natura 2000…), elles ne sont pas assez efficacement protégées.

La connaissance actuelle des zones humides du bassin versant s’appuie sur des enveloppes probables d’existence de zones humides. Elles ont été identifiées à partir des inventaires suivants :

  • Sur le département de la Dordogne et du Lot-et-Garonne sur la base des inventaires réalisés par le Conservatoire des Espaces Naturels Aquitaine (inventaires 2007, 2009, 2010, 2011 et 2014).
  • Sur le département de la Gironde sur la base des milieux identifiés comme « Prairies humides ou mégaphorbiaies », « Forêts » et « Friches » dans le cadre des inventaires Natura 2000 du Réseau hydrographique du Dropt.

La destruction même partielle, de zones humides peut avoir des impacts à la fois sur des enjeux qualitatif, quantitatif ainsi que sur les milieux en tant que patrimoine naturel. Parmi ces impacts on peut citer :

  • Un accroissement des flux de pollution, notamment en nitrates, en lien avec un processus d’autoépuration altéré notamment de dénitrification,
  • Une perte potentielle de la capacité de restitution de l’eau au cours d’eau en période d’étiage, pouvant être assimilée à un prélèvement d’eau supplémentaire en période d’étiage, du fait de la destruction de leurs capacités de stockage des eaux, lors de certains types de travaux (notamment par drainage et affouillement)
  • Une érosion de la biodiversité, au regard de la dégradation ou destruction d’habitats et d’espèces animales et végétales inféodées à ces milieux.